Dans Let it die, associant photographie et diaporama sonore, la « modernité » s’est appropriée les voies pastorales : les campements Lor et Qashqai dorment sous les lignes à haute tension, les artères goudronnées ont rompu les chemins pastoraux. Les téléphones sont omniprésents, les panneaux solaires voire l’électricité centrale éclairent les diners. A l’inverse, l’eau et les lieux de pâture sont de plus en plus rares et soumis au foncier. Il devient difficile d’établir le camp. Les populations nomades se sédentarisent et les adultes se perçoivent comme la dernière génération nomade : « La vie nomade s’éteint, qu’elle meurt avec nous. »
J’interroge ici l’ambivalence de la conception hégémonique occidentale du progrès et la disparition de modes de vie et d’élevage, porteurs de tout un ensemble d’habitus, de savoirs et de compétences.
Projection curatée, Nuit de la Photographie, 2022, 11 Ephémère, Lille, France
Nominé, Nuits Photographiques, 2019, Essaouira, Maroc
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In Let it die, associating photographs and screening, “modernity” appropriated the pastoral ways: the Lor et Qashqai camps sleep under high voltage lines, tarred arteries broke the pastoral lanes. Phones are ubiquitous, solar panels and sometimes central electricity light the diners. Conversely, water and pasturelands are increasingly rare and subject to rent. It becomes difficult to set the camp up. Nomadic populations are becoming sedentary and adults see themselves as the last nomadic generation: “Nomadic life is dying out, let it die with us. »
I question the ambivalence of the Western hegemonic conception of progress and the disappearance of lifestyles and breeding, carriers of a whole set of habitus, knowledge and skills.
Curated screening, Nuit de la Photographie, 2022, 11 Ephémère, Lille, France
Nominated, Nuits Photographiques, 2019, Essaouira, Morocco